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20171005 - Tour communisme 2

Matinée découverte de Bucarest - partie 2

Parcours dans la ville

Nous reprenons la suite de la visite au pied du parlement et nous engageons dans les rues perpendiculaires au boulevard Unirii. C'est encore l'occasion de voir les vestiges des destructions massives des demeures bourgeoises. On a parfois le sentiment que les bulldozers ont été dérangés et ont du stopper net leur action. La végétation reprend ses droits.

Nous passons également à proximité d'un ancien magasin dans lequel les Bucarestois venaient chercher leurs provisions. Durant l'ère Ceaucescu, le marché noir, la "débrouille" étaient quasiment obligatoires pour réussir à se nourrir. En effet, les magasins ne contenaient que peu de produits, les gens faisaient la queue des heures, parfois même sans savoir ce qu'ils pouvaient acheter. Tout le paradoxe de cette époque provient du fait que les roumains avaient de l'argent finalement, certainement plus qu'aujourd'hui, mais ne pouvaient rien acheter car les magasins étaient vides. Certains roumains sont nostalgiques de cette époque, où le travail leur était garanti, où le logement leur était fourni selon la composition familiale. 

 

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Au hasard de notre parcours, impossible pour moi de ne pas prendre en photo ces ouvriers dont la sécurité au travail est exemplaire ;). Joke bien sûr. On commence à comprendre l'expression "travailler à la roumaine". Il faut être extrèmement vigilant lorsqu'on demande de faire des travaux. Ils ne sont pas très forts sur les finitions ni sur la sécurité.

Exemple : raccordement de la fibre chez un particulier. Ca ne les dérange pas de faire plusieurs trous dans les murs en tatonnant, de faire circuler les fils extérieurs le long des murs, voire de se servir des sapins comme support. Mais quand on leur fait la remarque, que disent-ils ? "Mais la fibre, elle fonctionne ??". Oui, la fibre fonctionne, donc, rien à dire... Imaginez donc comment Charles travaille sur lui...

Nous arrivons devant l'église Mihai Voda, église cachée dans les immeubles, ce qui lui a permis de rester debout pendant la période communiste. Elle a été déplacée encore grâce au procédé ingénieux de rails. Cependant, une partie des archives d'état abritées dans le monastère dont dépendait l'église a été détruite. Les employés n'ont pas eu assez de temps pour tout évacuer. L'église abrite des fresques uniques en leur genre et il est certain que si les communistes en avaient eu connaissance, l'église ne serait pas restée debout. 

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En effet, on peut voir la représentation de Ion Antonescu, héros de la première guerre mondiale, mais avec une histoire plus sombre pendant la seconde guerre mondiale. En effet, il était chef d'un gouvernement pro-nazi et a été responsable de l'holocauste roumain. Il a été reconnu coupable de la mort de 500 000 militaires et civils, 300 000 juifs roumains ou ukrainiens et 15 000 roms. Il a été jugé et condamné à mort en 1946 pour crimes de guerre.

On peut aussi admirer une fresque représentant le roi Ferdinand et la Reine Marie. Le roi Ferdinand a régné sur la Roumanie de 1914 à 1927. Il fut très respecté des roumains. Sa femme, la reine Marie a beaucoup oeuvré pour la croix rouge et a été très influente dans le domaine de la santé pour son pays.

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Ion Antonescu (à gauche)

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Le roi Ferdinand et la reine Marie

En continuant notre chemin, nous arrivons dans le bas de la Calea Victoriei, au niveau de la Piata Natiurile Unite sur laquelle nous pouvons admirer 2 bâtiments du début du XXème siècle. Ces bâtiments sont remarquables par leur "Gloriette" sur leur toit. 

Ces bâtiments sont vides ou partiellement vides. En effet, ils font partie des immeubles jugés trop dangereux pour être occupés suite au terrible tremblement de terre de 1977 (7,2 sur l'échelle de Richter). Les normes anti-sismiques n'étaient pas encore appliquées.

Les tremblements de terre sont courants en Roumanie qui se trouve à la jonction de plusieurs micro-plaques techtoniques encore actives. Tous les ans, des petits séismes ont lieu et il est coutumier de dire que les séismes les plus violents ont lieu tous les 40 ans. Le dernier date de 1977, je vous laisse faire le calcul...

Immeubles

Nous terminons notre matinée sur la place de la Révolution où notre guide Ana nous fait partager les derniers instants du communisme. Nous avons passé un moment au pied de la statue de Iuliu Maniu qui y trône. Cet homme, président du parti paysan roumain, aurait du remporté les élections de 1946 si les communistes n'étaient pas "légèrement" intervenus. Il a été emprisonné pendant 2 ans dans une cellule sombre et sans lumière dans laquelle il est décédé au bout de 2 ans.

Sa représentation symbolise sa souffrance pendant ces années de ne pas avoir réussi à sauver le peuple roumain.

 

Nous avons également observé les traces des impacts de balles encores visibles sur les immeubles, en particulier en hauteur. En effet, les tirs étaient orientés vers les francs-tireurs postés en hauteur Beaucoup d'impacts ont été réparés, mais certains sont "conservés", pour ne pas oublier cette période de l'histoire contemporaine roumaine

Cette visite fut passionnante, grâce à la guide qui nous l'a fait vivre de l'intérieur en nous racontant des anecdotes familiales. En tant que particulier, cette visite est disponible via Tripadvisor.

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