20170928 - Tour communisme 1

Matinée découverte de Bucarest - partie 1

Parcours et lien vers l'album photo

L'AFB (Accueil Français et Francophone de Bucarest) est une association qui nous a permis de nous intégrer le mieux possible et surtout qui permet de rencontrer des personnes de tous horizons, prêts à partager leur expérience d'expatriation. Elle propose pas mal d'activités, dont les visites. Je me suis donc inscrite à 2 visites permettant de sillonner Bucarest avec le communisme comme fil conducteur. Cette visite en plein air, pleine d'anecdotes était animée par Ana, passionnée et passionnante.

Je vais tenter de vous faire découvrir les lieux emblématique de cette première journée. Point de départ au niveau de la cathédrale patriarcale de Bucarest, siège du chef des orthodoxes. Il est difficile de faire des photos "touristiques". Les monuments sont juxtaposés à des zones moins nobles, souvent à des chantiers et les bennes, poubelles et autres joyeusetés s'invitent dans le décor. 

20170928 110055 blog

Nous flânons ensuite dans le dédale des rues adjacentes pour rejoindre l'arrière de l'Académie des Sciences. En chemin, nous avons bien sûr admiré l'architecture typique des immeubles communistes érigés pendant l'ère Ceaucescu. (voir Immeuble communiste)

Une codification des détails permet de savoir quel type de population résidait dans les bâtiments. La folie de construction de Ceaucescu s'est accentuée suite à un voyage en Corée du Nord au début des années 70. Impressionné par la nature du régime nord-coréen, il s'en est inspiré pour instaurer le culte de la personnalité et lancer "la révolution culturelle". Les centres villes ont alors été profondément remaniés : démolition des immeubles bourgeois, construction d'habitations socialistes, encore bien visibles aujourd'hui. La destruction sauvage de maisons, églises ou autres bâtiments non conformes à la doctrine du pays est une véritable plaie béante encore aujourd'hui. De nombreux terrains vagues sont encore présents, les chiens errants abandonnés par les habitants expulsés continuent de sillonner les rues.

Focus sur l'académie des Sciences. Il abritait notamment le bureau de madame Ceaucescu qui pouvait ainsi contrôler le travail des chercheurs. L'Académie fait face au palais Brigadiru. Brigadiru était un industriel du début du 20ème siècle qui a fait fortune dans la bière et l'alcool mais qui a aussi été le premier à instituer des mesures sociales à l'égard de ses ouvriers : assurances maladies, pensions, logements sociaux, études pour les enfants.

20170928 114407 blogImmeubles socialistes

20170928 115708 blog

Palais Brigadiru

20170928 120713 blog

Académie des Sciences

La promenade continue et nous nous arrêtons face à un gigantesque chantier : la construction d'une cathédrale. Cette construction controversée dure depuis 6 ans car des subventions conséquentes sont attribuées par la ville de Bucarest. Les légendes urbaines racontent que ces subventions sont attribuées afin que l'Eglise "pardonne" les nombreuses destructions d'églises perpétrées par Ceaucescu. Quoi qu'il en soit, elle est sensée être terminée pour fin 2018, année charnière pour les Roumains, marquant le centenaire de la "Grande roumanie". Nous verrons bien...

20170928 122716 blog

La visite continue dans les dédales des rues et nous découvrons, caché au milieu des immeubles austères, un petit bijou : le monastère Antim. Particularité de ce monastère : la bibliothèque a été déplacée pour permettre la construction d'immeubles socialistes. Grâce au génie d'un ingénieur Eugène Iordachiescu, le procédé a été utilisé pour sauver des églises également. En résumé, du béton était injecté sous le bâtiment pour le surélever. Il était ensuite posé sur des rails grâce à des crics hydrauliques et des treuils. 

Ce système a permis de cacher une vingtaine d'églises au milieu des bâtiments imposants.

Sauvons les églises
 

20170928 125927 blog

Inévitablement, cette première matinée de visite s'achève au pied de la "maison du peuple" : le Palais du Parlement.

Ce bâtiment emblématique de Bucarest domine la ville et surplombe le boulevard Unirii (les Champs-Elysées roumains). Il a nécessité environ 20 000 ouvriers qui y travaillaient 24h/24, 7j/7, par tous les temps. Il s'agissait essentiellement de prisonniers politiques, de soldats. Ceaucescu voulait que le palais soit plus grand que ce qu'il est actuellement. Il faut s'imaginer que la hauteur de l'infrastructure est plus élevée que celle de la superstructure. En effet, Ceaucescu, un brin parano, craignait une invasion.

Il avait donc fait construire un souterrain entre le parlement et le bâtiment de son épouse (l'Académie des Sciences), le tout relié à une station de métro.

Lors de la révolution de 1989, le bâtiment était terminé à 70%. S'est donc posée la question de son devenir. Le gouvernement a décidé de poursuivre la construction plutôt que de le démolir, mais l'ouvrage n'est toujours pas fini (85% d'avancement). Il n'a toujours pas obtenu de "PV de Réception" et les parlementaires n'ont théoriquement pas le droit de l'occuper.

La construction de ce monstre de béton a grandement contribué à la chute de Ceaucescu car les Roumains ne supportaient plus le poids de ce fardeau économique.

La matinée s'achève au pied du parlement. La visite continuera la semaine prochaine, espérons que la météo sera aussi clémente. Partie 2

20170928 123433 blog

Parlement, vu de côté

20170928 130735 blog

AFB Eglise Orthodoxe Antim Parlement Monastère

Ajouter un commentaire